Pourquoi
C’est une idée qui traînait dans ma tête et qui occupait mon esprit depuis très longtemps ; il y a une trentaine d’années j’ai écrit deux pages ce qui par miracle a fonctionné et fini par me tranquilliser… du moins pendant un certain temps ; le temps d’arriver à la retraite et là… ding, dong, les soucis, le stress du travail ayant disparus, l’idée a resurgi. Dès lors, écrire cette histoire devenait indispensable, inéluctable.
Origine
Je me suis souvent demandé comment cette idée avait pu naître en moi ; pourquoi m’obsédait-elle ainsi ? Quelle était l’origine de cette incongruité qui assiégeait ma conscience ?… Après avoir pas mal réfléchi à la question, j’ai trouvé la réponse, enfin, une partie de la réponse :
J’ai encore en mémoire une illustration d’une séance de guillotine ; c’était la révolution française, l’époque où l’on coupait la tête des nobles, des opposants , c’était l’époque où justice et injustice se mêlaient… Ce dessin je l’ai sans doute vu dans mon livre d’histoire de classe de troisième : je vois la guillotine, le bourreau qui attend en haut de l’échafaud, le panier en dessous pour récupérer les têtes et enfin le chien, couché le long d’un mur, semblant attendre sa pitance… De là à imaginer l’ histoire d’un chien mangeur de tête et d’un coupable innocent, il n’y a qu’un pas !
Ambert, l’impossible retour venait de voir le jour.
Ecriture
Lors de mon premier jet, il y a une trentaine d’années, j’avais imaginé un chien pensant comme un homme après avoir mangé la tête d’un condamné. Je voulais qu’il découvre le monde, ou du moins, qu’il nous fasse découvrir la société, tel un Candide des temps modernes.
Quand ce fut l’heure de l’écriture finale, j’ai plutôt opté pour un plaidoyer contre l’injustice ; l’injustice d’aujourd’hui, celle que l’on ne connait pas toujours, que l’on ne comprend pas ou que l’on ne veut pas voir ; c’est le cas du veuvage de Anne ou de la déchéance d’Irvelin. On y retrouve la violence, la méchanceté, la lâcheté, les principaux ingrédients constituant l’injustice.
La Couverture
L’écriture terminée, il manquait quelque-chose, la dernière pièce du puzzle, la couverture ; alors je dessinai le décor de cette histoire : le pont, la rivière, la cariole d’Irvelin, le chemin de hallage, les arbres et la guillotine en haut à droite.
Ce dessin, au fusain, simple et sans ambition comme le personnage de Ambert … devenu la couverture !
Bel article, je l’ai partagé avec mes amis.